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lundi, mars 14, 2016

L'embarras du choix...

Je ne sais pas vous, mais je trouve qu'il est de ces expressions qui portent en elles de belles contradictions. Un peu sur le modèle de ces oxymores: un silence assourdissant... Une chaleur rafraîchissante... Un supérieur intelligent...

Avoir l'embarras du choix pourrait très bien faire partie de cette collection. Et pourtant: comment pourrait-on être embarrassé devant une multitude de possibles?

Evidemment, si nous sommes enfermés dans une logique de "OU" (ou ceci, ou cela...), il est courant d'hésiter, de tergiverser à l'heure d'emprunter telle ou telle direction... Au moment de prendre telle ou telle décision... Au moment de choisir tel ou tel vêtement, de voter pour tel ou tel homme politique... De préférer tel ou tel corps à aimer, tel ou tel bel esprit à estimer...

Fonctionner sur le mode du "ET" (ceci et aussi cela...) dispense de choisir.
Dans le premier cas, choisir revient à délaisser. Choisir, c'est mourir un peu...
Dans le second, choisir chaque partie du tout et choisir le tout de chaque partie, revient à embrasser la vie. Embrasser et embarrasser, deux mots et deux lettres de différence pour une philosophie de vie contre une vie sans philosophie.

Un ami mathématicien me faisait remarquer la faiblesse de mon raisonnement, me rappelant vaguement mes cours de math. Par là, il me donnait raison: il opposait ainsi un choix de conduite, le sien, celui du "OU" et construit à l'aide de la raison, au mien, celui du "ET" et relevant plus de la passion.

La passion de la vie, de se sentir vivant, cette boulimie de découvertes, cette soif de curiosité, de tout essayer, au risque d'être parfois déçu... Mais avec l'intuition de ne pas connaître de regrets. Laisser son coeur et son corps s'embraser sans jamais se consumer mais au contraire entretenir le feu d'une passion sans cesse renouvelée... Embraser, embarrasser, deux mots, trois lettres de différence... qui feront toute la différence à l'heure où nous n'aurons plus le choix de tirer sa révérence.

"On n'a pas toujours le choix..." dit-on parfois. Possible... Mais pas certain... Car pour reprendre la définition de la liberté offerte par Jean Cocteau: "Ma liberté, c'est de choisir mes contraintes".

Et si après cela vous avez encore l'embarras du choix, une petite phrase en guise de suggestion: "Faites de votre vie une oeuvre d'art".

Que vos nuits et vos journées soient belles... et rebelles!

Yvan Scoys

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