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lundi, avril 03, 2017

Journal d'un plumitif...

Ennemi un jour, ennemi toujours?

Je ne sais pas vous, mais moi je trouve que les temps changent. Et c'est tant mieux!

Car cela veut dire que la vérité d'hier n'est pas celle d'aujourd'hui, et que celle d'aujourd'hui, n'est pas celle de demain. Et que celle de demain... Vous me suivez?

Encore que... Si vous êtes tordus, comme je peux l'être parfois (qui a dit "toujours"?), vous pourrez dire qu'il suffit de changer de mots pour recouvrir une histoire différente et vous aurez un éternel recommencement de l'Histoire.

Mais bon! Vous jugerez après l'anecdote que j'ai envie de partager avec vous.

Il y a quelques jours, je pars courir dans les bois près chez moi (si, si, il y a des bois près de chez moi ... et si, si, je cours!). Au bout de quelques minutes (et kilomètres), je croise un groupe de cyclistes, composé d'adultes mais aussi d'enfants. Ils sont en pause gourde. Quelques jeunes d'une dizaine d'années, jouent sur le sentier.
En passant à travers le groupe, entre deux essoufflements de ma part, je laisse traîner une oreille dans leurs jeux d'enfants.

"Allez! Attrape moi! Je suis un terroriste et j'ai un couteau!"

Jeu d'enfants... d'aujourd'hui...

Quand j'avais leur âge, avec mes frères et mes copains, je jouais aux cow-boys et aux Indiens. Ou encore, à la guerre: les Américains contre les Allemands.

Déjà à l'époque, on pressentait que les méchants n'étaient pas forcément toujours du même côté.
Depuis, on sait que les Amérindiens ont été exterminés (par les cow-boys et la petite vérole importée d'Europe) et que les Allemands sont les "bons" de l'Union Européenne (à part, peut-être, Mme Merkel: à fredonner sur l'air de Miss Maggy de Renaud).

Première réflexion: nos petits sont, comme nous à leur âge, fort imprégnés par les messages médiatiques et de leurs parents, même s'ils associent terrorisme et couteaux... D'accord, le couteau est une des armes au rabais utilisées mais ça vaut bien la peine que ces criminels (je me refuse à parler de Djihadistes, de Musulmans, de soldats d'Etat Islamique ou autres pour qualifier de "simples" criminels justifiant leurs crimes par des idéologies) se serrent la ceinture (d'explosifs) ou utilisent des voitures et des camions qu'ils ne savent même pas conduire!

Deuxième réflexion: les jeux, pas interdits, des enfants, mettent toujours en scène ce combat éternel entre le bien et le mal. Entre les bons et les mauvais. Le blanc et le noir. Entre le rouge et le visage pâle. Entre... (Complétez avec une liste infinie de clichés manichéens et nauséabonds).

Evidemment, ne me faites pas dire que ce que je n'ai pas écrit. Les criminels qui tuent des enfants, des femmes et des hommes en Syrie, en Turquie, en France, en Belgique, aux USA, en Afrique, en Asie... ne seront pas forcément les gentils de demain.
Mais les gentils d'aujourd'hui, ceux avec qui nous commerçons, étaient-ils, sont-ils et seront-ils les mêmes demain?

Et surtout, ce qui m'interpelle le plus mais aussi ce qui relativise le plus au regard de l'Histoire du monde: c'est le discours médiatique et éducatif.

Les mots ne sont pas innocents. Ils ont un pouvoir énorme. Notamment celui de relire la réalité au point de la faire passer pour la vérité.

Un moyen (pas le seul évidemment) de les utiliser à bon escient: choisissez les mots qui font de votre vie une oeuvre d'art!

De quoi jouir d'une vie belle... et rebelle!

Yvan Scoys