Nombre total de pages vues

dimanche, décembre 18, 2011

Petite incompréhension...

Sans vouloir jouer les casques bleus, je voudrais apporter quelques commentaires à une rencontre dont je suis un peu responsable...

Jeudi dernier, le 15 décembre 2011, des étudiants de Relations Publiques de la Helha (Haute Ecole Louvain en Hainaut) où j'enseigne et d'autres, en Communication de la Haute Ecole Condorcet, étaient invités à assister à une conférence-débat organisée par la Maison de la Presse de Charleroi.

Orateurs: Pierre Kroll, caricaturiste, Johan De Moor, caricaturiste flamand mais bien connu au Sud de la Belgique, Guido Fonteyn, journaliste flamand mais grand connaisseur et amateur de la Wallonie et Marc Sirlereau, journaliste politique de la RTBF et originaire du Hainaut.
Sujet du jour: le communautaire en Belgique.

Christian Carpentier, journaliste au quotidien la Dernière Heure, assurait le rôle d'animateur.

Après une première partie ronronnante, le débat arrive sur l'importance de connaître une des autres langues officielles de la Belgique, soit l'allemand, soit le néerlandais ou encore le français.
Suite à quelques commentaires allant dans le sens de l'importance quasi sacrée de connaître le néerlandais, le caricaturiste Pierre Kroll (notamment connu pour ses interventions dans Le Soir et à la RTBF), lance un pavé dans la marre: serait-il "incivique" (sic) de ne pas connaître une autre langue en Belgique. Pour lui, d'une part, le système fédéral belge permet justement de ne pas être obligé légalement de connaître les trois langues. Tant mieux si cela est le cas ("surtout à Bruxelles") mais que l'on arrête de faire passer les gens qui ne connaissent qu'une langue ou plus mais pas le flamand pour ces inciviques ou des paresseux, dit-il en substance.
D'autant plus, d'autre par, que lorsqu'un francophone tente de parler en flamand, il se fait aussitôt casser par le Flamand, sous prétexte que cela n'est pas parfait. Et Kroll de préciser: "Quand, en Turquie, j'avance trois mots de leur langue, ils sont tout content, en Flandre, je me fais rabrouer". Ou encore: "C'est pas faute d'avoir essayé: mais j'ai appris trois fois le néerlandais, et je l'ai oublié trois fois".

Evidemment, cette position suscitera une vive réaction de Guido Fonteyn, pourtant amoureux la Wallonie. Guido qui "ne peut pas accepter ce genre de propos" et qui, le reste du débat, se montrera "très fâché" (ceci étant un euphémisme).

Pourtant, le problème est ailleurs: une partie de la salle applaudira Kroll. Contrairement à ce qu'il dira le lendemain sur les ondes de la RTBF, dans l'émission "On n'est pas rentré", où il prétendra que "toute la salle applaudit". Preuve de la nuance, l'autre partie de la salle qui applaudira Guido Fonteyn mais aussi des étudiants qui réagiront vertement aux propos de Kroll. Ces étudiants ne pourront pas laisser passer le fait de dénigrer l'importance culturelle et économique d'apprendre l'autre langue du pays, sans parler de "l'autre-autre langue", l'allemand. Une des étudiantes de la Helha dira même, en réaction à une nuance apportée par Kroll: "Mais alors, il faut la prôner cette langue"! (et pas il faut "l'apprenez" comme comprendront certains, pour mieux moquer l'intervention de l'étudiante).

Le malentendu vient du fait que Pierre Kroll, avait, selon moi, raison dans le côté ras-le-bol de dénigrer le droit de chacun de connaître ou pas une langue mais aussi que son message pouvait avoir un impact négatif ou pour le moins déformant sur un public étudiant.

Ce que résumera bien Johan De Moor en précisant que le drame d'une langue, comme d'autres matières, c'était le côté scolarisé: il faut l'apprendre à l'école, passer des examens et parfois rater une année à cause de...
Alors que, comme il le disait en substance, connaître une autre langue, est avant tout un plaisir, une richesse. Pouvoir lire un auteur mais aussi rencontrer l'autre dans sa langue, c'est quelque chose d'inestimable...

Bref, dire et le dire dans n'importe quelle langue, c'est essentiel. Mais pouvoir se comprendre dans la même langue, ce n'est pas toujours évident...

Yvan Scoys

mercredi, décembre 07, 2011

Courage...

Pourquoi dire...


Rassurez-vous, je ne vais pas passer en revue toutes les interrogations du dire... Mais c'est vrai que, parfois, le doute me gagne: pourquoi dire? A quoi bon dire? Je n'ai pas envie de rejoindre le camp des "A-quoi-bonistes" ou "A- quoi-bontistes" mais parfois, je me demande si tout cela n'est pas vain...



Et puis je me dis: pour quoi dire? Comme je répète souvent à mes étudiants, nous avons tous quelque chose à dire... Il suffit de laisser parler son coeur, ses tripes, son histoire, ses projets...



Du coup, ce ne sont plus les sujets qui manquent. Coups de coeur, coups de gueule, se réjouir ou râler, ce ne sont pas les occasions qui se font rares à qui sait les reconnaître et les saisir.



Ce qui fait le plus souvent défaut, c'est le courage. Le courage de prendre la plume ou le clavier et d'écrire tout haut ce que l'on pense tout bas. De crier ce que l'on étouffe, ce qui nous étouffe...



Le courage, voilà bien pour moi une vertu cardinale. Oh, j'écris vertu mais ceux qui me connaissent savent bien que je ne suis pas un père-la-vertu. Je devrais plutôt parler de qualité, de trait de caractère. Mais c'est vrai que pour moi, le courage est le père de toutes ou de beaucoup d'autres vertus au sens classique du terme, de beaucoup d'autres qualités.

Et c'est quelqu'un qui a souvent manqué de courage qui vous le dit... C'est pourquoi je m'efforce d'en faire preuve le plus souvent possible, dans tous les domaines... Pour ne plus faire faux bond à mes opinions, à mes engagements, à mes amours... Quitte à me sentir parfois bien seul...



A qui fait preuve de courage, tout est possible. Je ne dis pas permis mais simplement possible. Je ne dis pas facilement accessible mais simplement... possible.

Le courage dont je parle est le contraire de nos lâchetés. Je n'envisage pas d'être un (super) héros mais de ne pas céder à la facilité, au confort anesthésiant mais, c'est vrai, de parfois aller à contre-courant, y compris en prenant de véritables risques, au sens noble et humaniste du terme.



Et puis quoi? Même si nous devons être à l'écoute de nos peurs, il ne faut pas les laisser être mauvaises conseillères. La colère peut parfois être bonne conseillère, si elle prend des allures d'indignation.

Je sais, vous me direz que je surfe sur la vague des Indignés. Pourtant, depuis belle lurette (depuis que je suis tout petit, pardon, tout jeune, gosse pré-ado), on me traite de râleur. Aussi, très vite, je me suis posé la question: suis-je mauvais coucheur, jamais content, jamais satisfait, ne sachant pas apprécier la ou les chances que j'ai? J'admets cette éventualité. Encore aujourd'hui.

Mais voilà quelques années, bien avant le mouvement développé mais non créé par Stéphane Hessel (Indignez-vous!), j'ai trouvé une réplique illustrant beaucoup mieux mon attitude. A ceux qui me traitent de râleur, je rétorque: "Je ne râle pas, j'ai simplement une faculté d'indignation plus grande que la vôtre!" Pas de forfanterie dans cette formule, dont je n'ai certes pas l'apanage.

Mais simplement une illustration du refus de cette tentative de la part des nantis de faire croire aux moutons de panurge que l'avenir est à ceux qui se contentent des miettes qu'on leur donne.

Apprécier ce que l'on a, oui, mais se satisfaire dans le sens ne rien réclamer de plus et courber l'échine pour conserver ce que l'on a, NON!



Faire croire que préserver des acquis est de mauvais aloi revient souvent à dire, ne pas demander pas plus, voire lâcher un peu de lest, n'est qu'une manière déguisée de grapiller des bienfaits accordés sous les coups de butoir du progrès. Apprécier ce que l'on a, c'est avant tout rendre hommage aux femmes et aux hommes qui se sont battus pour mais aussi perpétuer un mouvement inéluctable vers plus... Plus de bien pour tous, cela s'appelle le progrès. Et que ceux qui veulent plus de richesses pour une minorité ne viennent pas nous faire croire le contraire. La majorité, sinon tous, a le droit de réclamer plus pour tous.



Mais pour cela, il faut plus que cinq minutes de courage... Il faut toute une vie de courage...



Yvan Scoys

A fleur de peau...

Comment dire...

Birdy et son titre Skinny love m'ont bouleversé. Après prise d'infos sur cette chanteuse britannique, j'apprends qu'elle a l'âge de ma fille cadette. Peu importe mais le hasard n'existe pas... Surfant sans doute sur la vague Adele, elle ne sera peut-être qu'un feu de paille... Ou pas... Mais son clavier et sa voix tombent à pic... Pour moi comme pour d'autres... Un lien entre le passé et l'avenir en passant par un présent, cadeau fait par le passé à l'avenir... De l'imparfait au plus que parfait? Seul le futur le dira... Pas si simple. Mais le passé peut se recomposer...

Y.S.