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mercredi, décembre 07, 2011

Courage...

Pourquoi dire...


Rassurez-vous, je ne vais pas passer en revue toutes les interrogations du dire... Mais c'est vrai que, parfois, le doute me gagne: pourquoi dire? A quoi bon dire? Je n'ai pas envie de rejoindre le camp des "A-quoi-bonistes" ou "A- quoi-bontistes" mais parfois, je me demande si tout cela n'est pas vain...



Et puis je me dis: pour quoi dire? Comme je répète souvent à mes étudiants, nous avons tous quelque chose à dire... Il suffit de laisser parler son coeur, ses tripes, son histoire, ses projets...



Du coup, ce ne sont plus les sujets qui manquent. Coups de coeur, coups de gueule, se réjouir ou râler, ce ne sont pas les occasions qui se font rares à qui sait les reconnaître et les saisir.



Ce qui fait le plus souvent défaut, c'est le courage. Le courage de prendre la plume ou le clavier et d'écrire tout haut ce que l'on pense tout bas. De crier ce que l'on étouffe, ce qui nous étouffe...



Le courage, voilà bien pour moi une vertu cardinale. Oh, j'écris vertu mais ceux qui me connaissent savent bien que je ne suis pas un père-la-vertu. Je devrais plutôt parler de qualité, de trait de caractère. Mais c'est vrai que pour moi, le courage est le père de toutes ou de beaucoup d'autres vertus au sens classique du terme, de beaucoup d'autres qualités.

Et c'est quelqu'un qui a souvent manqué de courage qui vous le dit... C'est pourquoi je m'efforce d'en faire preuve le plus souvent possible, dans tous les domaines... Pour ne plus faire faux bond à mes opinions, à mes engagements, à mes amours... Quitte à me sentir parfois bien seul...



A qui fait preuve de courage, tout est possible. Je ne dis pas permis mais simplement possible. Je ne dis pas facilement accessible mais simplement... possible.

Le courage dont je parle est le contraire de nos lâchetés. Je n'envisage pas d'être un (super) héros mais de ne pas céder à la facilité, au confort anesthésiant mais, c'est vrai, de parfois aller à contre-courant, y compris en prenant de véritables risques, au sens noble et humaniste du terme.



Et puis quoi? Même si nous devons être à l'écoute de nos peurs, il ne faut pas les laisser être mauvaises conseillères. La colère peut parfois être bonne conseillère, si elle prend des allures d'indignation.

Je sais, vous me direz que je surfe sur la vague des Indignés. Pourtant, depuis belle lurette (depuis que je suis tout petit, pardon, tout jeune, gosse pré-ado), on me traite de râleur. Aussi, très vite, je me suis posé la question: suis-je mauvais coucheur, jamais content, jamais satisfait, ne sachant pas apprécier la ou les chances que j'ai? J'admets cette éventualité. Encore aujourd'hui.

Mais voilà quelques années, bien avant le mouvement développé mais non créé par Stéphane Hessel (Indignez-vous!), j'ai trouvé une réplique illustrant beaucoup mieux mon attitude. A ceux qui me traitent de râleur, je rétorque: "Je ne râle pas, j'ai simplement une faculté d'indignation plus grande que la vôtre!" Pas de forfanterie dans cette formule, dont je n'ai certes pas l'apanage.

Mais simplement une illustration du refus de cette tentative de la part des nantis de faire croire aux moutons de panurge que l'avenir est à ceux qui se contentent des miettes qu'on leur donne.

Apprécier ce que l'on a, oui, mais se satisfaire dans le sens ne rien réclamer de plus et courber l'échine pour conserver ce que l'on a, NON!



Faire croire que préserver des acquis est de mauvais aloi revient souvent à dire, ne pas demander pas plus, voire lâcher un peu de lest, n'est qu'une manière déguisée de grapiller des bienfaits accordés sous les coups de butoir du progrès. Apprécier ce que l'on a, c'est avant tout rendre hommage aux femmes et aux hommes qui se sont battus pour mais aussi perpétuer un mouvement inéluctable vers plus... Plus de bien pour tous, cela s'appelle le progrès. Et que ceux qui veulent plus de richesses pour une minorité ne viennent pas nous faire croire le contraire. La majorité, sinon tous, a le droit de réclamer plus pour tous.



Mais pour cela, il faut plus que cinq minutes de courage... Il faut toute une vie de courage...



Yvan Scoys

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