Nombre total de pages vues

dimanche, juin 05, 2016

Droit de grève, droit au travail: marre!

Journal d'un plumitif

Je ne sais pas vous, mais moi, j'en ai marre qu'on oppose le droit de grève au droit de travailler. Même si je reconnais que la grève est l'arme atomique des travailleurs et qu'elle a été, malheureusement, parfois, galvaudée et banalisée.

Je pourrais rappeler simplement que si les travailleurs, avec ou sans emploi, n'avaient jamais utilisé l'outil de la grève (avec et surtout sans préavis), les femmes n'auraient toujours pas le droit de vote, ne pourraient toujours pas avorter sous conditions, n'auraient pas droit à la pilule, nous n'aurions pas le droit de demander l'euthanasie, nous n'aurions pas eu des diminutions du temps de travail successives, nous n'aurions pas les congés payés (ce qui, dans une société se revendiquant de loisir est cohérent), la Belgique n'aurait pas conquis le mariage pour tous... j'en passe et des meilleurs.

Je sais, ces droits sont régulièrement mis en cause et certains estiment que ce ne sont pas des avancées... Moi, je persiste à croire qu'ils sont synonymes de progrès.

Sans le combat de certains, tous, y compris ceux qui dénigrent ou raillent ces femmes et ces hommes engagés, ne bénéficieraient pas des droits arrachés à des privilégiés refusant aux autres ce dont ils ont hérité ou qu'ils ont engrangé grâce... à une éducation, une instruction, un système d'ascenseur social qu'ils doivent à d'autres et sur lesquels ils crachent à présent.

Je ne rappellerai pas tout cela plus longuement. Je vais simplement faire du fact-checking: une opération que bon nombre de journalistes délaissent, que les étudiants peuvent faire en direct maintenant en classe face à leur ordi et leurs profs et que n'importe quel citoyen peut effectuer.

Marre que l'on oppose le droit de grève au droit au travail. Surtout si l'on invoque que ce droit au travail est inscrit dans la Constitution belge. En son Article 23 plus précisément.


Article 23:
     Chacun a le droit de mener une vie conforme à la dignité humaine. 
     A cette fin, la loi, le décret ou la règle visée à l'article 134 garantissent, en tenant compte des 
obligations correspondantes, les droits économiques, sociaux et culturels, et déterminent les conditions 
de leur exercice. 
     Ces droits comprennent notamment : 
     1°  le droit au travail et au libre choix d'une activité professionnelle dans le cadre d'une politique 
générale de l'emploi, visant entre autres à assurer un niveau d'emploi aussi stable et élevé que 
possible, le droit à des conditions de travail et à une rémunération équitables, ainsi que le droit 
d'information, de consultation et de négociation collective; 
     2°  le droit à la sécurité sociale, à la protection de la santé et à l'aide sociale, médicale et juridique; 
     3°  le droit à un logement décent; 
     4°  le droit à la protection d'un environnement sain; 
     5°  le droit à l'épanouissement culturel et social. 

     6° le droit aux prestations familiales. 

Pour en connaître la genèse (qui ne remonte pas à la Révolution Industrielle mais à... 1988) et les enjeux, je vous conseille la lecture de ce lien http://www.ldhbruxelles.org/ldh/spip.php?article51.

On en reparle?Histoire de faire de notre vie, une oeuvre d'art!

Après cela, si vous voulez être tondu, soyez moutons!

Ou alors, que votre journée soit belle... et rebelle!

Yvan Scoys