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vendredi, avril 22, 2016

L'élégance (I)

L élégance est la réponse du dandy à la médiocrité (ambiante).

Yvan Scoys

jeudi, avril 14, 2016

Râleur ou indigné?

Indignez-vous qu'ils disaient...

Je ne sais pas vous, mais moi, depuis que je suis tout petit (je veux dire quand j'étais moins expérimenté...), j'entend dire: "Mais tu râles toujours sur tout!"

A force d'entendre cela, malgré un autre défaut dont on m'affuble, celui de ne jamais me remettre en question, j'ai fini par me poser des questions. Sur moi. Le faire sur les autres étant inutile car cela n'aurait pour effet que de me taxer (autre habit négatif dont on m'habille) de mauvaise foi.

J'avais donc fini par croire que, peut-être, effectivement, j'étais un râleur invétéré, un éternel insatisfait, quelqu'un qui en voulait toujours plus...

Insatisfait? Peut-être... J'estime pourtant que je sais apprécier ce que la vie m'offre. Mais aussi que je n'ai pas envie de perdre ce cadeau. Quand quelqu'un me propose une relation dont bien souvent je n'avais même jamais imaginé être digne, je ne peux que déplorer si cette même personne m'en prive par la suite. Et de me battre pour la préserver et la faire fructifier. En amour comme dans toute chose, une fois que vous tener quelqu'un pour acquis, vous le perdez si vous ne continuez pas à séduire cette personne. Jour après jours, regard après regard...

Apprécier ce que la vie nous offre ne nous dispense en rien de vouloir progresser. Le progrès n'est-il pas vouloir plus (je ne parle pas de croissance économique ni de biens matériels ce qui nous ferait encore plus prisonnier et dépendant). Je parle de ce mouvement bien humain de vouloir offrir à nos enfants au moins la même chose, voire plus que ce que nous avons reçu de nos parents ou des générations qui se sont battues pour un meilleur.

Bien souvent, se satisfaire ou se contenter de ce que l'on a ou vit, est souvent un argument des dominants pour maintenir les dominés dans leur statut; en instillant la peur de perdre quelque chose. Alors que peut-être, demain, ou derrière la porte, ou après une décision un peu audacieuse, notre situation pourrait soit encore s'améliorer (progresser) ou soit changer pour quelque chose de différent mais d'au moins tout aussi gratifiant. Pas de certitude bien sûr. Mais pas plus de certitude que nous perdrions notre vie d'hier si nous osions vivre demain.

Faire peur est pour les médiocres le meilleur moyen pour maintenir les masses dans un état qui préservera les privilèges de cette médiocratie.

Râleur invétéré? Si j'étais un "bofin", ceux qui disent bof à tout, qui ne s'enthousiasment pour rien, sont blasés de tout, ne s'emballe pour rien, bougonnent pour tout, sans jamais se bouger pour au moins tenter de faire bouger les gens et les choses, j'accepterais volontiers la critique négative.

Alors j'ai réfléchi... Oui, oui, cela m'arrive...

Alors, à ceux qui cela fatigue, j'ai trouvé une réplique, dont je suis assez fier: "Je ne râle pas plus que vous, j'ai simplement une faculté d'indignation plus grande que la vôtre".

Et fort heureusement, avec le vent qui se lève un peu partout et sur tous les fronts sociaux, je suis certain de n'être pas le seul à avoir cette faculté!

Une faculté qui peut contribuer à faire de notre vie, une oeuvre d'art...

Et surtout, à faire de nos nuits et de no
s journées, qu'elles soient belles... et rebelles!

Yvan Scoys

dimanche, avril 10, 2016

Et si...

Journal d'un plumitif...
Je ne sais pas vous, mais moi, j'estime que les mouvements sociaux, hors étiquettes politiques, partisanes, syndicalistes, corporatistes, comme Tout Autre Chose, comme les Nuits Debout, font plaisir à voir. Car ils rappellent à certains l'enthousiasme qui manque bien trop souvent.

Mais ce qui m'étonnera toujours, c'est que l'on se demande toujours comment motiver les troupes à manifester. Alors qu'il suffit d'être à l'écoute des médias, de lire les programmes des partis, de prendre connaissance des mesures ques les gouvernements sucessifs, fédéraux et régionaux et communautaires imposent, pour se révolter.
Ce qui m'étonne, c'est que malgré tout cela, les rues ne soient pas noires de monde et occupées jusqu'à ce que le pouvoir des médiocres plie et les médiocres plient bagage et que l'humain soit remis au centre des préoccupations.

Et si nous saisissions ce moment pour poursuivre ce mouvement perpétuel que l'on appelle le progrès?

Et si nous prenions à bras le corps ces instants pour faire de notre vie une oeuvre d'art?

Allez, à bientôt, autour d'un pot, d'une table pas forcément ronde et surtout, sur le pavé!

Et que vos nuits et vos journées soient belles... et rebelles!
Yvan Scoys

jeudi, avril 07, 2016

Debout... Toujours debout!

Journal d'un plumitif

Je ne sais pas vous, mais moi, j'ai toujours trouvé que la vie vous réserve de belles surprises... Il suffit d'être prêt à les recevoir...

Ainsi, voilà plusieurs heures que je me disais qu'il fallait que je revienne dire sur le Blog Dire. Ce n'était pas tant les sujets qui me manquaient... Mais entre un truc minimaliste offert à mes enfants, ou une sorte d'haiku très égo-centré ou encore une logorrhée que je vous propose parfois, il y a un sujet qui a excité mon esprit et mes doigts. Je ne parle pas d'une femme, passée, présente ou future... ni même fantasmée... (vous remarquerez au passage que je considère la femme comme sujet et non comme objet).

Non, pas une femme, mais quelque chose d'aussi séduisant, excitant, d'aussi jouissif mais également d'aussi imprévisible, d'aussi inattendu, d'aussi enfantant... Mais que j'espère moins éphémère qu'une femme.

Je veux parler d'une idée, de CETTE idée qui a débarqué à Bruxelles hier après avoir déboulé à Paris, sur le modèle des Indignés de Podemos, héritier de Stéphane Hessel. Je veux parler des Nuits Debouts.

Parler des Nuits Debouts, pour quelqu'un comme moi qui prône l'audace et le courage, aux confins parfois de l'utopie, qui aspire à rester debout face à la bêtise, l'injustice et la médiocrité de moins en moins (heureusement) ambiante, quelqu'un qui adore la nuit, source de créativité et de sincérité, cela tombait sous le sens.

Se réapproprier l'espace public, s'y exprimer librement, c'est-à-dire, dire les choses et s'écouter les uns et les autres, n'est-ce pas là la pratique originelle de la politique? Au sens noble du terme... Et quoi de plus proche de l'esprit de ce blog que cette agora. Alors peu importe la suite de ce mouvement, allons-y!

Mais pourtant, au momnet où je pensais développer plus cette initiative, je tombe sur les interviews de Renaud. Celui de "Laisse Béton", celui de "Mistral Gagnant", celui de "Toujours Vivant". J'écris LES interviews car TF1 et France 2, diffusaient simultanément les entretiens avec Renaud, l'inoubliable Etienne Lantier du film Germinal de Claude Berri.

Et là, subitement, tout m'est remonté! Il fallait que j'écrive! Et tout s'est mélangé! Et vous avez le résultat sous les yeux. Les enfants, des aphorismes, les femmes dont vous êtes fous et qui vous délaissent, les addictions, des envies de révoltes solitaires ou collectives... Renaud cristallise tout cela pour moi...

Mais le mieux est que je vous raconte ma rencontre avec Renaud, l'année de la sortie de Germinal, le film. Le chanteur devenu acteur pour la circonstance est à Charleroi (au fond, véritable capitale du Hainaut, Belgique, Charleroi, un des berceaux du socialisme avant d'être dévoyé par des camarades délaissant le rouge pour le bleu, préférant le libéralisme au libertaire), pour parler du film, de son message...

Après la projection, en tant que journaliste, je me retrouve en face de Renaud et du président du Parti Socialiste de l'époque, organisateur de cette rencontre. Après quelques banalités médiatiques d'usage, j'ose la question: "Renaud, en venant à l'invitation du PS belge, n'avez-vous pas peur que vous, le film et Zola ne soyez récupérer par les politiques?". Le président du PS s'étrangle dans des borborygmes dont il a le secret. Renaud l'interrompt, sortant de sa timidité: "Au contraire! J'espère qu'ils récupéreront! On en a bien besoin!" Je buvais du petit lait (pas que, d'ailleurs: vous savez, un soir à Charleroi et en plus en compagnie de Renaud!).

Nous étions en 1993. Depuis, rien n'a changé. Voire, tout a empiré... Si Germinal, le livre, le film, Renaud, pouvait être récupérés! Encore et toujours.
Peut-être qu'en multipliant les Nuits Debouts... Allons-y, non?

Il y a tant de manières de faire de notre vie une oeuvre d'art...

Que vos nuits et vos journées soient belles... et rebelles!

Yvan Scoys