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jeudi, avril 07, 2016

Debout... Toujours debout!

Journal d'un plumitif

Je ne sais pas vous, mais moi, j'ai toujours trouvé que la vie vous réserve de belles surprises... Il suffit d'être prêt à les recevoir...

Ainsi, voilà plusieurs heures que je me disais qu'il fallait que je revienne dire sur le Blog Dire. Ce n'était pas tant les sujets qui me manquaient... Mais entre un truc minimaliste offert à mes enfants, ou une sorte d'haiku très égo-centré ou encore une logorrhée que je vous propose parfois, il y a un sujet qui a excité mon esprit et mes doigts. Je ne parle pas d'une femme, passée, présente ou future... ni même fantasmée... (vous remarquerez au passage que je considère la femme comme sujet et non comme objet).

Non, pas une femme, mais quelque chose d'aussi séduisant, excitant, d'aussi jouissif mais également d'aussi imprévisible, d'aussi inattendu, d'aussi enfantant... Mais que j'espère moins éphémère qu'une femme.

Je veux parler d'une idée, de CETTE idée qui a débarqué à Bruxelles hier après avoir déboulé à Paris, sur le modèle des Indignés de Podemos, héritier de Stéphane Hessel. Je veux parler des Nuits Debouts.

Parler des Nuits Debouts, pour quelqu'un comme moi qui prône l'audace et le courage, aux confins parfois de l'utopie, qui aspire à rester debout face à la bêtise, l'injustice et la médiocrité de moins en moins (heureusement) ambiante, quelqu'un qui adore la nuit, source de créativité et de sincérité, cela tombait sous le sens.

Se réapproprier l'espace public, s'y exprimer librement, c'est-à-dire, dire les choses et s'écouter les uns et les autres, n'est-ce pas là la pratique originelle de la politique? Au sens noble du terme... Et quoi de plus proche de l'esprit de ce blog que cette agora. Alors peu importe la suite de ce mouvement, allons-y!

Mais pourtant, au momnet où je pensais développer plus cette initiative, je tombe sur les interviews de Renaud. Celui de "Laisse Béton", celui de "Mistral Gagnant", celui de "Toujours Vivant". J'écris LES interviews car TF1 et France 2, diffusaient simultanément les entretiens avec Renaud, l'inoubliable Etienne Lantier du film Germinal de Claude Berri.

Et là, subitement, tout m'est remonté! Il fallait que j'écrive! Et tout s'est mélangé! Et vous avez le résultat sous les yeux. Les enfants, des aphorismes, les femmes dont vous êtes fous et qui vous délaissent, les addictions, des envies de révoltes solitaires ou collectives... Renaud cristallise tout cela pour moi...

Mais le mieux est que je vous raconte ma rencontre avec Renaud, l'année de la sortie de Germinal, le film. Le chanteur devenu acteur pour la circonstance est à Charleroi (au fond, véritable capitale du Hainaut, Belgique, Charleroi, un des berceaux du socialisme avant d'être dévoyé par des camarades délaissant le rouge pour le bleu, préférant le libéralisme au libertaire), pour parler du film, de son message...

Après la projection, en tant que journaliste, je me retrouve en face de Renaud et du président du Parti Socialiste de l'époque, organisateur de cette rencontre. Après quelques banalités médiatiques d'usage, j'ose la question: "Renaud, en venant à l'invitation du PS belge, n'avez-vous pas peur que vous, le film et Zola ne soyez récupérer par les politiques?". Le président du PS s'étrangle dans des borborygmes dont il a le secret. Renaud l'interrompt, sortant de sa timidité: "Au contraire! J'espère qu'ils récupéreront! On en a bien besoin!" Je buvais du petit lait (pas que, d'ailleurs: vous savez, un soir à Charleroi et en plus en compagnie de Renaud!).

Nous étions en 1993. Depuis, rien n'a changé. Voire, tout a empiré... Si Germinal, le livre, le film, Renaud, pouvait être récupérés! Encore et toujours.
Peut-être qu'en multipliant les Nuits Debouts... Allons-y, non?

Il y a tant de manières de faire de notre vie une oeuvre d'art...

Que vos nuits et vos journées soient belles... et rebelles!

Yvan Scoys



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