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jeudi, avril 14, 2016

Râleur ou indigné?

Indignez-vous qu'ils disaient...

Je ne sais pas vous, mais moi, depuis que je suis tout petit (je veux dire quand j'étais moins expérimenté...), j'entend dire: "Mais tu râles toujours sur tout!"

A force d'entendre cela, malgré un autre défaut dont on m'affuble, celui de ne jamais me remettre en question, j'ai fini par me poser des questions. Sur moi. Le faire sur les autres étant inutile car cela n'aurait pour effet que de me taxer (autre habit négatif dont on m'habille) de mauvaise foi.

J'avais donc fini par croire que, peut-être, effectivement, j'étais un râleur invétéré, un éternel insatisfait, quelqu'un qui en voulait toujours plus...

Insatisfait? Peut-être... J'estime pourtant que je sais apprécier ce que la vie m'offre. Mais aussi que je n'ai pas envie de perdre ce cadeau. Quand quelqu'un me propose une relation dont bien souvent je n'avais même jamais imaginé être digne, je ne peux que déplorer si cette même personne m'en prive par la suite. Et de me battre pour la préserver et la faire fructifier. En amour comme dans toute chose, une fois que vous tener quelqu'un pour acquis, vous le perdez si vous ne continuez pas à séduire cette personne. Jour après jours, regard après regard...

Apprécier ce que la vie nous offre ne nous dispense en rien de vouloir progresser. Le progrès n'est-il pas vouloir plus (je ne parle pas de croissance économique ni de biens matériels ce qui nous ferait encore plus prisonnier et dépendant). Je parle de ce mouvement bien humain de vouloir offrir à nos enfants au moins la même chose, voire plus que ce que nous avons reçu de nos parents ou des générations qui se sont battues pour un meilleur.

Bien souvent, se satisfaire ou se contenter de ce que l'on a ou vit, est souvent un argument des dominants pour maintenir les dominés dans leur statut; en instillant la peur de perdre quelque chose. Alors que peut-être, demain, ou derrière la porte, ou après une décision un peu audacieuse, notre situation pourrait soit encore s'améliorer (progresser) ou soit changer pour quelque chose de différent mais d'au moins tout aussi gratifiant. Pas de certitude bien sûr. Mais pas plus de certitude que nous perdrions notre vie d'hier si nous osions vivre demain.

Faire peur est pour les médiocres le meilleur moyen pour maintenir les masses dans un état qui préservera les privilèges de cette médiocratie.

Râleur invétéré? Si j'étais un "bofin", ceux qui disent bof à tout, qui ne s'enthousiasment pour rien, sont blasés de tout, ne s'emballe pour rien, bougonnent pour tout, sans jamais se bouger pour au moins tenter de faire bouger les gens et les choses, j'accepterais volontiers la critique négative.

Alors j'ai réfléchi... Oui, oui, cela m'arrive...

Alors, à ceux qui cela fatigue, j'ai trouvé une réplique, dont je suis assez fier: "Je ne râle pas plus que vous, j'ai simplement une faculté d'indignation plus grande que la vôtre".

Et fort heureusement, avec le vent qui se lève un peu partout et sur tous les fronts sociaux, je suis certain de n'être pas le seul à avoir cette faculté!

Une faculté qui peut contribuer à faire de notre vie, une oeuvre d'art...

Et surtout, à faire de nos nuits et de no
s journées, qu'elles soient belles... et rebelles!

Yvan Scoys

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