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jeudi, novembre 19, 2009

Dans le vif du sujet...

L’an dernier, quatre journalistes du newsmagazine le Vif-l’Express étaient congédiées de manière fort cavalière. Suite à ce conflit qui a opposé des journalistes (par ailleurs toutes des femmes, dont la rédactrice en chef), j’ai apporté un commentaire sur le site de la Revue « Politique » à un article de Hugues Le Paige, journaliste de la RTBF et membre de la rédaction de la dite revue. Ce papier était intitulé « Le conflit du « Vif-L’Express » : brutalité et solidarité ».
Voici ce commentaire :

« Journaliste professionnel pendant 15 ans (essentiellement pour le groupe Rossel), membre du comité de direction de l’Association des Journalistes Professionnels (AJP), je suis à présent enseignant en Haute Ecole. Je tente de sensibiliser des étudiants, futurs enseignants et d’autres, futurs Relations Publiques, à la critique des médias. Evidemment, je partage l’indignation, l’inquiétude et l’appel à mobilisation d’Hugues Le Paige. Je viens encore de visionner avec mes étudiants l’émission InterMedia (RTBF-La Une), au cours de laquelle M. Faljaoui a encore prouvé tout son mépris envers les journalistes qui ne pensent pas comme lui. Une de mes étudiantes, consciente du rôle que les "consommateurs" d’information peuvent jouer, me signalait qu’elle avait résilié son abonnement au Vif-L’Express suite au changement de rédactrice en chef. C’est dommage, mais comment l’en blâmer.
A titre personnel, je peux confirmer que l’attitude de M. Faljaoui se retrouve à travers la plupart des groupes de presse, au niveau des directions et des rédactions en chef. Toujours en relation avec le monde de la presse, il ne se passe pas un contact avec mes anciens confrères sans que l’on me parle de dépressions, de pressions et de "vent du boulet qui passe au-dessus des têtes".
L’individualisme et la peur que les patrons de presse, pardon, que les patrons d’entreprise de presse font régner, sont certainement les meilleures garanties d’avoir des journalistes dociles. Il est frappant de voir combien les directions mais aussi les journalistes eux-mêmes, refusent à certains d’entre nous de faire preuve d’esprit critique et d’indignation appliqués à notre microcosme. Alors que c’est ce même esprit pertinent et impertinent qui fait, qu’un jour, nous avons été engagés, employés, sollicités par ces mêmes médias. Comme quoi, certaines qualités peuvent devenir des défauts, selon les personnes, les domaines auxquels nous les appliquons. Courage et résistance constituent quelques-uns des antidotes à ce fléau qui vise à réduire à néant les libertés d’expression et de penser. »
Yvan Scoys

Note : depuis la parution de ce commentaire, j’ai également résilié mon abonnement au Vif-l’Express. J’étais pourtant fidèle lecteur depuis près de 25 ans…