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mercredi, août 08, 2012

Récupération ou recyclage?

Pierre Larrouturou, économiste et homme poilitique partisan actif du partage du temps de travail, sera un des invités aux rencontres d'été du Parti socialiste belge à la fin du mois d'août. Larrouturou est aussi un des fondateurs du collectif Roosevelt 2012, avec Stéphane Hessel ("Indignez-vous") et Edgar Morin. Un collectif qui propose d'autres solutions à la crise, parmi lesquelles des formules, proposées par le Président Roosevelt qui ont fait leur preuve après la grande crise de 1929. D'autres sont aussi inspirées d'exemples étrangers, notamment venant d'Allemagne, souvent citée pour sa productivité mais rarement pour son imagination à vocation sociale, notamment pour une meilleure répartition du temps de travail (voir la notion de Kurzarbeit).

Bref, Pierre Larrouturou fait des émules chez nous, pour preuve, la version belge de Roosevelt 2012 qui se met en place ces jours-ci (http://www.facebook.com/Roosevelt2012Belge, contact@roosevelt2012.be). Pour preuves aussi: ses interviews à la RTBF et, donc, l'invitation du PS de Di Rupo.

Cette dernière initiative m'inspire quelques réflexions. Les idées de Roosevelt 2012 méritent assurément d'être reprises par les grands partis, susceptibles d'être à la manoeuvre.
Les idées écologistes d'Ecolo, des Verts, Groen et autres Grüne, paraissaient utopiques dans les années '80-'90 mais à présent, tout le monde fait des l'écologie et pas seulement en matière d'environnement. Ces idées ont été récupérées, adaptées, poussées, amoindries parfois mais on ne peut pas nier qu'elles aient été intégrées dans notre vie de tous les jours, jusqu'à modifier nos mentalités et, à tout le moins, nos comportements.

Malheureusement, il faut bien dire aussi que ces bonnes idées ont parfois aussi été dénaturées, digérées et déféquées par des politiques qui ont simplement instrumentalisé cette lame de fond pour ratisser largement un électorat qui risquait de leur tourner le dos.

Je parlerais dès lors de phagocytage rendu possible par la naïveté des écologistes. Naïveté pas tant dans leurs convictions mais bien dans la manière de les défendre, trop tendre qu'ils ont été face à des gens intellectuellement malhonnêtes.

Aussi, suis-je partagé par l'envie de voir les idées de Roosevelt 2012 récupérées par les partis aux postes de commande et la crainte de les voir phagocytées par les barons de ces mêmes partis qui nous servent les mêmes recettes éculées. Phagocytées, régurgitées et finalement servies dénaturées et vidées de leur force à des électeurs réduits à l'état de béni-oui-oui.

Une chose est sûre: le PS belge et Elio Di Rupo ne sont pas, pour moi en tout cas, les mieux placés pour offrir sans arrière-pensées une tribune aux idées de Roosevelt 2012. Car les perspectives qu'ils offrent relèves plus du néo-libéralisme (comme j'aimerais que ce mot et ses dérivés ne partagent pas la même racine que les termes "liberté" ou "libertaire"...) que d'une réelle vision de gauche, de vraie gauche.

Mais enfin...

L'essentiel n'est-il pas d'avoir une caisse de résonance? A nous, à ceux qui veulent défendre d'autres principes, dêtre vigilants et plus intransigeants que nos amis écolos (ou communistes, en référence à l'expérience Mitterrand en France, voire à celle de Hollande) afin que la crise deviennent une véritable chance pour chacun d'entre nous...

Yvan Scoys

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